Lave créatrice

Sonne l’heure à mon cœur

à mon corps mis à nu 

saveur salée

aux embruns rencontrés 

sur ma peau 

glisse l’eau de mer

fière femme de la mer indienne

je caresse la surface 

de mon encre sacrée 

la chaleur partagée se crée 

au cœur de l’existant 

ciel et feu à l’intimité éprouvée

- Fin du poème - 

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Femme flamme 

il n’y a qu’un L de plus

à mon oreille 

ces mots se confondent 

la femme abyssale 

allume / attise / alimente 

le feu de bois

de son huile

de son eau

de sa peau métissée

consacrée à tant de grâces

bâtisse promise

cabane fortuite

au-dedans de la case 

qu’il est bon d’entendre le bruit 

de ce pas

sur ce sol ciré à lankostik 

rouge lipstick

son corps

reflète ses envies encore plus

ses courbes agrandissent l’éphémère

magnifient le silence 

conscience mise à l’évidence

- Fin du poème - 

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Ce matin, une main

sur mon sein

réveil serein

- Fin du poème - 

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En cet après-midi d’été 

chaudes températures

l’air à l’arrêt 

je décide d’enfourcher mon vélo 

et de provoquer par mon passage

l’union des éléments 

je ressens le vent 

dans ce village médiéval

aux ponts anciens 

et aux murs vieillis 

au coin de la rue

je m’introduis

dans cette voie étroite qui m’attire 

m’intrigue

impatiente de voir 

ce qu’il y a devant moi 

un chêne immense 

l’herbe fraîche m’invite 

à une pause 

allongée 

sur cette terre je scrute le ciel 

au travers des branchages 

le soleil réchauffe ma cuisse

naturellement 

m’embrasse les hanches 

j’ôte deux à trois boutons 

de ma robe légère 

les rayons pénètrent 

au plus profond

cette chaleur m’envahit 

le dos cambré / ma chevelure flirte 

avec l’herbe humide 

épouse ma nuque 

mes yeux se posent là 

où le désir réchauffe mon sein 

le mien / d’une rondeur exquise

- Fin du poème - 

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Je ne me souviens plus de l’heure 

mais de l’odeur

et de la couleur du ciel

/couleur ensoleillée/

qui traversent les feuilles 

du frangipanier

une seconde suffit à la rencontre 

nos regards se reconnaissent 

la tendresse de nos mains 

assemblées 

comme en prière

ce vœu exaucé 

nous cueillons l’un et l’autre 

les plus douces notes 

de ce mois de mai

à l’ombre d’un frangipanier

- Fin du poème - 

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Au revoir à la timidité 

hisser les voiles 

prendre le large

pour une traversée

le vague à l’âme

aux vagues naissantes 

le temps 

mon arme sans aucune balle 

me voilà désarmée

prête à avancer la première

saisir in golèt une longue perche

embarquée sans réserve 

reconnaître du haut de mon mât

celui pour qui l’heure sonne

mon être tout entier résonne 

et ce son familier 

me transporte au gré du vent

Lamour ke moin néna 

pou ou lé pli for in siklone

L’amour que j’ai pour toi est plus fort qu’un cyclone

Que la vie me pardonne 

cette force siklone

débarquée au cœur de nos cœurs 

- Fin du poème - 

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Univers sel

uni vers celle 

s’unir à elle

s’unir à lui sans frémir 

s’ouvrir

grandir malgré l’ombre 

des bambous

goûter aux embruns

ne faire qu’un

tendre les bras vers l’horizon

se réchauffer 

répondre présent 

à l’infini proposé

cocotiers 

manguiers 

l’arbre sacré 

ancré vers la bonté créée 

toile bleutée au lever

rosée en soirée 

joie de se retrouver 

s’émerveiller

- Fin du poème - 

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Sous ce tamarinier

je me suis souvent arrêtée

l’arbre au cœur brisé

l’arbre de l’inespéré 

m’attirait à lui 

tel un aimant / tel un amant 

parti trop vite 

un arbre coupé en deux

un arbre bancal qui rejoint la terre

non le ciel

alors à son tronc 

j’ai ouvert mon cœur 

entendu les battements à l’intérieur 

de ce trésor longtemps cherché 

en moi présent / en moi semé

ce grain complet 

à sa vue 

ruissellement / jaillit une source

j’ai pris le chemin vers l’or

genoux prosternés mains assemblées 

sa lumière a inondé mon corps 

mon âme s’est élevée 

vers l’incommensurable 

l’inaltérable m’a pénétrée

- Fin du poème - 

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J’observe ces bois au bord de l’eau

filaos

je remercie l’arbre 

j’imagine la danse

l’intention de ces pas 

sur une piste improvisée

originale jamais banale 

décalée

flirt assuré 

les courbes 

le creux des reins 

qui vivent l’inespéré

vibrer enfin

sur ce terrain imprévu 

mais reconnu 

je le regarde

attentive 

au son de sa voix 

je fonds en musique 

je participe à ce bal de toutes parts 

comme si nous dansions

pour la dernière fois

- Fin du poème - 

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Ne plus sentir / ne plus ressentir

ne plus s’enlacer dans la case en tôle

sous le guétali 

ne plus se surprendre avec lui 

sans mes bas 

se débarrasser des sots

viser plus haut / enlever le haut

rêver encore / gravir l’échelle 

sans gêne 

oublier le vertige de nos pitons 

succomber à la tige de nos fougères 

à ses bras / à ce fluide 

à l’odeur / à nos cœurs 

à sa main posée là 

croire à la magie naissant des corps 

émission des chants

aux accords des sens 

sans remords

d’une joie immense juste là

- Fin du poème - 

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Quand tout cela sera fini 

je brûlerai les masques 

je quitterai mon île 

je sonnerai aux horloges 

du monde entier 

l’heure des retrouvailles 

sans représailles 

j’embrasserai la terre 

je sèmerai des graines par milliers 

ces graines qui même éphémères 

fleuriront à l’automne 

au printemps / en hiver 

même hors-saison 

je n’attendrai plus que cela cesse 

pour répandre mes caresses

elles, inestimables 

elles, inoubliables 

elles, désirables 

elles, sensuelles / elles, légères 

elles, profondes 

elles me font parcourir ce monde 

me rappellent 

que la terre est ronde 

comme une pomme

à croquer à sa saison 

pourquoi attendre la fin 

pour participer 

au banquet de la vie 

vie à savourer / vie à créer 

vie improbable 

imprévisible mais jamais banale 

vie à tout prix 

vie à conquérir 

corps et âme à apprivoiser

vivons maintenant

- Fin du poème - 

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Demeurer en surface 

où rien ne se passe

ne plus attendre / oui / être là 

parmi tant d’autres

sur ce même rivage 

aux visages différents 

métissage 

chair bronzée

aux courbes et lignes uniques 

rester sans voile ni maquillage 

sans paraître / mais être prouesse

caresse 

ce va-et-vient jouissif 

qui fait du bien / qui fait du beau 

qui fait du fort 

tel un gong du bol tibétain 

plus profond que le son de l’horloge

ressentir au-dedans les vibrations

à réveiller ce corps 

à offrir une jolie vague d’émotions 

illusions pour certains 

voyage au réveil de l’être

pour les amoureux des eaux limpides 

où l’horizon tremble sans raison

- Fin du poème - 

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