Mission Mermaid - Déferlement

Mission Mermaid - Déferlement

Autrice auto-éditée : Angélique CADET


ISBN : 978-29-59 172-80-9

4,99 €
4.99 EUR 4,99 €
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Mis en ligne par Lectivia
Dernière mise à jour 06/09/2024
Temps estimé de lecture 2 heures 38 minutes
Lecteur(s) 6
Français Débutant(e) Fantastique
Mission Mermaid - Déferlement

Chapitre 56

Une alerte retentit soudain.

— Qu’est-ce qui se passe ? demandais-je à Elma.

— Himaya est en danger ! Eragot a déclenché d’alarme ! L’Oracle nous prévient d’une attaque imminente, panique Elma. Je vois les ondines évacuer les enfants, Ilana escorter les créatures fragiles hors du royaume. Une petite armée de sirènes et d’ondines se forme rapidement autour du palais. J’aperçois

au loin une créature géante dotée de nombreux tentacules.

— Le kraken ! s’exclame Elma.

Il y a une différence entre voir les guerres à la télé et s’y trouver confrontée en réalité. Tout se déroule au ralenti, pas de musique dramatique, pas de gros plan, juste un foutu bordel. On sent son cœur battre au point d’exploser. Pendant un instant, on est absent, déconnecté de la scène.

On a même le temps de se dire : « Mais qu’est-ce que je fous là ? »


***


Le gardien vient vers nous pour m’éclairer avec sa lampe torche et nous interrompt :

— Hey, petite ! Il est tard, tu devrais rentrer chez toi.

— OK…, acquiescais-je.


Ne t’inquiète pas, je reviendrai bientôt. Promis ! Je te cueillerai des fleurs du jardin de mamie.

— Alia ! crie quelqu’un près du portail.

Le gardien l’éblouit avec sa lumière. Mais… Qu’est-ce qu’elle vient faire ici ?!



- Fin du chapitre et de l'histoire - 


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Mission Mermaid - Déferlement
Chapitre 44

Une brune aux yeux bleus, un corps de déesse, une fleuriste… JADE ?

— Jade ? soufflais-je.

Les larmes aux yeux, elle hoche la tête et me prend dans ses bras. Je reste figée.

— Hum… excusez-moi, mais…

J’ouvre une poche dans mon sac, à la recherche de la photo que m’a montrée ma mère.

— Est-ce vous ?

— Tu ressembles tellement à ta mère.

À l’annonce de ces mots, j’ai la boule au ventre. C’est bien elle, pas de doute.

— Donc, vous êtes la marraine d’Alia ? intervient Mickaël.

— Et toi, tu es ?

— Mickaël Payet, un ami d’Alia.

Jade pose ses mains devant son visage et laisse tomber la photo. Pour cacher sa honte ? Sa culpabilité ?

— Mick… Mickaël.

Jade recule de trois pas, jusqu’à atteindre son comptoir sur lequel elle s’appuie. Son visage se décompose, sous le choc, on dirait. À sa réaction, je comprends qu’elle est également la mère biologique de Mickaël. Je tiens la main de mon acolyte pour lui insuffler ma force.

Tu as le droit de craquer, Mickaël, je serai là pour te relever.

Mes doigts semblent se briser sous la pression de ceux de mon ami.

— Vous êtes ma mère biologique ?

Elle hoche la tête. Mickaël lâche ma main, fait trois pas en avant et supplie :

— Pourquoi ?

—… Je… je suis désolée. Je pensais te protéger de tout ça.

Je…

— Ayez au moins la décence de me regarder dans les yeux, aboie Mickaël.

Jade relève la tête, tant bien que mal. Elle est pétrifiée.

— Tout ce temps et tu étais juste là ! À vendre tranquillement tes foutues fleurs pendant DIX-NEUF ANS ! Et tu n’as jamais cherché à me connaître !

— Mickaël… te laisser a été la décision la plus… la plus difficile de toute ma vie ! Mais… je…

— Vous m’avez abandonné ! hurle Mickaël qui frappe un grand coup sur le comptoir avant de quitter le magasin en courant.



- Fin du chapitre - 


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Mission Mermaid - Déferlement
Chapitre 43

Une voiture pile devant moi, à deux doigts de m’écraser. Il faut dire que j’ai traversé la route sans regarder. Erreur que j’ai déjà commise…

— Mickaël ?!

— Alia ?!!!

— Mais qu’est-ce que tu fais ici ? T’es folle ! J’ai failli te tuer !

— Il y a un STOP ! Repasse ton permis au lieu de me hurler dessus constamment !!

— Où est-ce que tu cours comme ça ? T’es toute seule ?

— …

— Allez, monte !


Je grimpe côté passager. Je n’ose pas tourner la tête vers Mickaël et constate le silence pesant qui se répand dans la voiture. Sérieusement, quelle coïncidence ! Tomber sur la personne qu’on aime, à l’autre bout de l’île, se retrouver au même endroit, au même moment.

Mickaël lance les hostilités :

— Tu vas te décider à me répondre ? Qu’est-ce que tu fiches ici ? Est-ce que tu me suis ?

— Non ! Je ne te suivais pas. J’ai pris le bus…, bredouillé-je en tentant d’attacher mes cheveux humides.

Le siège de Mickaël va être trempé. Je n’aime pas le voir énervé après moi. On s’est tellement rapprochés, ces dernières semaines. Ce goujat ne remarque même pas mon effort vestimentaire pour être plus féminine. J’angoisse à l’idée de lui expliquer que je suis retournée voir les sirènes sans lui. Mais je ne dois plus avoir peur, il faut que je me débarrasse de ce poids.

Trois, deux, un.

— Je suis repartie voir les sirènes, hier soir, pour leur donner un omirum.

— Je croyais qu’on faisait équipe ? Tu leur as donné quoi ?

— Iris se retrouve dans cette situation à cause de moi, je dois trouver une solution. J’ai l’impression de risquer ma vie chaque fois que je mets un pied dans l’eau ! Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose et devoir te regarder mourir sous mes yeux ! C’est… ma mission, pas la tienne !

— Iris est ma sœur, Alia ! Je suis prêt à risquer ma vie pour elle ! Accepte-le. J’ai fait ce choix, tu ne peux pas décider à ma place. Ne m’écarte pas de la mission Mermaid, je suis déjà trop impliqué.

— OK. On peut aller discuter calmement ?


On se gare sur le parking de la marina. Il pleut toujours des cordes. On court se poser dans une boulangerie, juste à côté. Je me décide enfin à tout lui raconter.

Il termine son café et, à son tour, il m’avoue :

— J’ai une piste pour ma mère biologique. Maurine a développé un logiciel pour retrouver des personnes disparues. Elle a trouvé une certaine J. Green qui aurait travaillé chez un fleuriste en ville, il y a quelques années. Je n’ai pas son prénom, juste un nom.

— C’est un bon début. Tu n’as pas l’air ravi.

— Et si je ne la retrouvais pas ?

— Et si tu la retrouvais ?



Nous quittons la boulangerie et nous parcourons la ville ensemble. Je cherche désespérément un signe de poisson volant et Mickaël visite de nombreux fleuristes. Je tombe sur d’innombrables fausses pistes, jusqu’à me rendre ridicule devant un poissonnier. Le ridicule ne tue pas, merci de m’épargner tout commentaire.

— Mickaël ! Regarde le poisson, là-bas, sur la banderole !

— Non, c’est un hibiscus. Super, encore un fleuriste !


Nous entrons, le cœur serré, dans le magasin. Il est rempli de splendides fleurs exotiques : des orchidées, des roses de porcelaine, des oiseaux de paradis, qui se fondent en parfaite harmonie entre les immenses bouquets d’œillets. Au-dessus de nos têtes, une immense allée de bougainvilliers violets. On se croirait dans un rêve. L’ambiance qui se dégage est enchanteresse. L’intérieur est chaleureux et lumineux. Un parfum de lavande flotte dès l’entrée.

— Bonjour, puis-je vous aider, les enfants ? demande une ravissante jeune femme.

— Nous recherchons une Mme Green, lui répond Mickaël.

La mystérieuse inconnue me fixe avec insistance, ses yeux changent de couleur et passent du bleu au gris.

— Alia ! s’exclame-t-elle.



- Fin du chapitre - 


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Mission Mermaid - Déferlement
Chapitre 42

Le lendemain matin


Je prépare mon sac à dos avec le minimum du kit de survie — vêtements, chargeur, brosse à dents et dentifrice, argent, brosse magique. Je suis rentrée tard, hier soir, mes parents m’attendaient de pied ferme. J’ai passé un sale quart d’heure. Ils ne m’ont pas parlé de l’omirum, je ne sais même pas s’ils ont remarqué sa disparition.

Et ce matin, je me suis réveillée super tôt. 6 heures à peine et je suis prête à partir. Mais auparavant, il faut que je peaufine ma nouvelle identité. Aujourd’hui, je deviens une héroïne badass, style Xéna la guerrière (27), forte et sexy. Pour parfaire mon rôle, j’en suis venue à porter la lingerie neuve de ma mère. Tu sais, ce truc riquiqui dont je cherchais l’utilité. Il s’avère, après quelques recherches sur Internet, que c’est un body très tendance. Comme un maillot de bain, mais tout en dentelle.

Mais non, ce n’est pas du vol… Disons juste un emprunt.


Maman n’a pas si mauvais goût, je dois l’avouer.

Un dernier regard au miroir : j’admire mes cheveux lâchés, mon top moulant, mon jean slim. Je chausse mes chaussures à talons compensés et attrape ma casquette noire pour le côté « mission » ! Ah, mince… Est-ce que Xena la guerrière était maquillée ? Je devrais peut-être essayer. Pour la touche finale, je teste un rouge à lèvres mat et des lunettes de soleil de diva. Quel canon ! Si Michael me voyait…

Je secoue la tête et le chasse de mon esprit. Tu le fais pour toi, Alia, pas besoin d’un mec pour se sentir séduisante.


6 h 30. Voilà le plan : je garde ma brosse magique à la main, au cas où elle voudrait m’indiquer quelque chose. Quoique je ne sache pas trop comment elle est censée fonctionner hors de l’eau… Mais je finirai bien par trouver. Donc je me lance dans un road trip aléatoire. Heureusement que je vis sur une île, cela réduit le champ des possibles.

Je prends le bus direction Saint-Denis, c’est la ligne qui longe toute la côte ouest. Si je ne trouve rien de ce côté, je reviendrai par la côte est de l’île. Au petit bonheur la chance…

Je suis en cavale et veux me sentir éloignée de mes parents, des sirènes, de Mickaël, de Blair et James. Quelques minutes plus tôt, j’étais en mode warrior et, l’instant d’après, je me lamente sur mon sort. Même en enfilant mon plus beau masque, je ne trompe personne. J’ai l’impression que la situation me dépasse totalement, que je perds le contrôle de ma vie, ainsi que mes proches.

Bien assise, je retourne cette brosse minuscule dans tous les sens. Elle ressemble à une brosse pour bébé. Je me demande comment vont apparaître les poissons… Le dragon aurait pu me laisser la notice. Le dragon… Incroyable !

J’observe les gens autour de moi, je ne sais pas si je dois les envier ou les plaindre. Regarde cette bande d’ados scotchés sur leurs téléphones avec, pour seules préoccupations existentielles, leurs profils, leurs stories, leurs followers… Cette vieille dame qui sort du bus, impatiente de payer sa facture d’électricité. Comment je le sais ? Non, je ne suis pas l’Oracle, je viens seulement de la voir entrer dans un point relais EDF. Ce mec qui se dispute avec sa copine, sûrement à cause d’une énième tromperie. Ils ignorent tous qu’ils sont enfermés dans une petite bulle.

Bref coup d’œil sur l’objet magique insoupçonné de tous et je me plonge dans une crise existentielle. Mon passe-temps favori, quand je ne sais pas quoi faire de mes dix doigts.

Les gens doivent se demander pourquoi je garde une brosse dans les mains. Je dégage quelle image ? Suis-je la fille solitaire et mystérieuse qui regarde le paysage par la fenêtre ? Suis-je cette fille invisible dont personne ne remarque l’existence ? J’ai si peur de me projeter dans l’avenir. Grisant et effrayant à la fois.

Dans mes rêves les plus fous, je m’imagine autrice à succès publiant best-seller sur best-seller. L’année prochaine, j’essaierai tant bien que mal d’entrer dans certaines cases et je laisserai, malgré moi, Parcoursup (28) décider de mon avenir. L’angoisse ! Dommage qu’il n’y ait pas l’option « Aventurier ».

Mince, il pleut. Je ressemble à une idiote avec mes lunettes de soleil posées sur la tête. Note à moi-même : vérifier la météo avant de partir en mission.

Soudain, la brosse devient gelée entre mes doigts. On y est ? Je me lève et fixe la brosse. Je cherche des poissons volants qui m’indiquent la direction à prendre. Je jette un coup d’œil vers la vitre et aperçois mon reflet. Mes yeux ! Ils sont blancs, presque livides. Je me les frotte, prise de panique. Que m’arrive-t-il ?

Je m’approche plus près de la fenêtre et aperçois, dehors, devant un panneau STOP, un poisson-fantôme ! Je tourne ma tête instinctivement vers les autres passagers pour voir si le phénomène les interpelle. Apparemment, non.

J’appuie sur le bouton d’arrêt et descends à Saint-Gilles-les-bains. Me voilà enfin à l’air libre, prête à suivre mon poisson. Je me mets à traverser la route précipitamment.


BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP


(27) Héroïne de la série Xéna la guerrière des années 1990. Icône féminine.

(28) Logiciel en ligne qui traite les demandes d’études supérieures.




- Fin du chapitre - 


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