Yabécédaire
Editeur : UDIR
Auteur : Jean-Louis PAYET
ISBN : 978-2-87863-102-9
Mis en ligne par | Lectivia |
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Dernière mise à jour | 11/10/2024 |
Temps estimé de lecture | 3 minutes |
Lecteur(s) | 5 |
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1. Allô
Un visionnaire du temps de mon arrière-grand-mère lui avait dit qu’un jour on entendrait à Pont-les-Hauts quelqu’un parler depuis la France, vi rend à vous compte, madame Jeanne, depuis la France !
Mon aïeule avait pris sa tête entre ses mains.
— Mon Dieu, où ça que nous l’est rendus ?
— Je ne sais pas, grand-mère Jeanne, où nous sommes rendus, mais nous y sommes en plein, et ça ne me déplaît pas trop, car l’information circule bien plus vite, pas forcément mieux, tout dépend du récepteur.
- Fin du chapitre -
Tous les contenus du site internet de Lectivia sont protégés par la loi sur les droits d'auteur. L'utilisation, le partage ou la reproduction de toute partie du contenu sans l'autorisation du titulaire du droit d'auteur ou des ayants droits ou de Lectivia sera punis par la loi en vertu des règlements sur la violation du droits d'auteur et la propriété intellectuelle.
Un visionnaire du temps de mon arrière-grand-mère lui avait dit qu’un jour on entendrait à Pont-les-Hauts quelqu’un parler depuis la France, vi rend à vous compte, madame Jeanne, depuis la France !
Mon aïeule avait pris sa tête entre ses mains.
— Mon Dieu, où ça que nous l’est rendus ?
— Je ne sais pas, grand-mère Jeanne, où nous sommes rendus, mais nous y sommes en plein, et ça ne me déplaît pas trop, car l’information circule bien plus vite, pas forcément mieux, tout dépend du récepteur.
- Fin du chapitre -
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ls sont assis côte à côte, au bout de leurs quatre-vingts ans, sur leur chaise-gol dans la cusine, quand le téléphone se met à sonner. Un, deux, trois drings.
Pépé ne s’affole pas, vu qu’il n’entend rien de l’oreille droite et pas grand-chose de la gauche.
— C’est le téléphone ça, dit mémé, sans bouger d’un pouce.
— Hein ? dit pépé.
— Le té-lé-phone, articule mémé, tandis que retentit la sixième sonnerie, et qu’elle ne se décide toujours pas à se lever.
— Qui ça y peut être ?
Pépé hausse les épaules et se désintéresse de la question.
— Y peut pas être Mathilde, s’interroge mémé. À cause elle y appellerait ? Moin l’a vu à elle hier.
Neuvième sonnerie : mémé prend appui sur la table.
— Donne à moin ain’ chemin, va ! dit-elle à pépé.
C’est par cette formule que chez nous, on dit : pardon, laisse-moi passer.
Pépé bougonne mais obtempère à la douzième sonnerie, laissant ainsi la voie libre à mémé qui tient quand même à vérifier, au passage, si elle a bien rempli la gamelle du chat.
À la quinzième sonnerie, la voilà presque à portée de main de l’appareil mais elle ne peut tout de même pas laisser ce désordre sur la table ; un minimum de rangement s’impose.
Elle finit par s’asseoir sur la chaise en formica, prend le combiné, dit allô allô allô, et le repose en informant pépé, qui ne demandait rien, que zot l’a raccroché.
— Ah ben débrouille à zot si zot y gagne pas attendre !
- Fin du chapitre -
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Il y aurait bien eu pour commencer en beauté : A comme amour, mais chez nous ce serait plutôt M comme moure, puisqu’on parle de la moure et encore c’est un mot tabou qu’on emploie presque exclusivement dans l’expression faire ain’ ti brin d’moure.
Le père de la mariée, par exemple, lèvera pudiquement son verre à l’amitié du jeune couple. Leurs histoires de moure, il est inconcevable qu’il en parle.
Quand il était jeune gens, il avait une belle qu’on appelait aussi une amoureuse, puis une fiancée, qui était la même. Il se mariait avec la même-même et à partir de ce moment, la moure, il avait le droit de la faire, mais pas de le dire.
- Fin du chapitre -
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